Lutter :
Pour l'Union des Syndicats de Monaco, par delà les différences ou les contradictions apparentes dues à la diversité de leur état, tous les salariés sont placés dans un même ensemble social, par opposition à celui des employeurs.
Les intérêts communs à cet ensemble social entrent objectivement en contradiction avec ceux du patronat.
L'existence du profit, de sa concentration et de son accumulation entraînent, en effet, entre les deux principaux groupes sociaux un antagonisme d'intérêts.
Ceci a engagé l'U.S.M., tout au long de son histoire, à opter pour le syndicalisme de lutte. Ce choix, bien entendu, n'a jamais empêché l'organisation syndicale monégasque de signer des compromis avec le patronat, sous la forme d'accords contractuels apportant des avancées sociales aux salariés. La réalisation de ces compromis et leur nombre reflètent l'état du rapport de forces à un moment donné. Tout progrès social est donc indissociable de l'élévation du rapport de forces par l'action et par la capacité des salariés à s'organiser en grand nombre dans le syndicat.
Solidarité :
Ouvriers, employés, techniciens, cadres, salariés du privé, agents ou fonctionnaires de l'Etat, anciens salariés à la retraite, ... malgré leur diversité les salariés ont des intérêts communs. Tous se heurtent à la politique patronale.
Aussi, l'U.S.M. s'emploie-t-elle à rassembler largement au-delà des différences.
Plaçant l'individu au coeur de ses préoccupations, elle combat l'individualisme étroit et le corporatisme. Elle privilégie les convergences et oeuvre au rapprochement de toutes les composantes du salariat.
La solidarité constitue donc l'une des valeurs fondamentales de l'U.S.M., y compris dans sa dimension internationale, à l'égard des salariés ou à l'égard du tiers monde, partout où la condition humaine se heurte aux conséquences de la mondialisation capitaliste.
Unité :
La communauté d'intérêts des salariés, le rôle majeur de leur solidarité face aux intérêts du capitalisme, amène l'Union des Syndicats à développer parmi les syndiqués la conscience de l'apport irremplaçable de l'unité syndicale et, au-delà, de l'union des salariés.
Fidèle à soixante années de syndicalisme unitaire, l'organisation syndicale se prononce résolument pour le maintien d'une Fédération unique et unitaire, ouverte à toutes les sensibilités, lieu d'expression des diversités et bénéfique à tous les travailleurs.
Dans cet esprit, bannissant l'esprit de chapelle, l'U.S.M. alerte inlassablement sur les dangers de la division syndicale et de l'autonomisme contraires, par essence, à la réalisation de l'union, de la solidarité, et de l'efficacité de la lutte. Elle met en garde contre le chant des sirènes et les illusions du pluralisme syndical.
Démocratie :
L'U.S.M. attache une très grande importance à la vie démocratique. Ses instances majeures telles que le Congrès et le Comité Général donnent le pouvoir de décision aux syndiqués ou aux syndicats qui la composent.
Les organismes de direction sont élus. Ils privilégient le travail d'équipe et les décisions collégiales.
Dans la vie quotidienne, l'U.S.M. favorise constamment la participation des syndiqués et leur intervention dans les décisions."Le syndiqué acteur du syndicat" est une idée-force qui préside à tous les moments de la pratique démocratique. Elle se heurte cependant, aux penchants de la délégation de pouvoir.
Liberté :
L'U.S.M. est née du grand combat pour la liberté mené par la Résistance pendant la seconde guerre mondiale.
Synonyme de liberté retrouvée, la reconnaissance du droit syndical intervenue à la Libération va insuffler un élan porteur de lois sociales et droits nouveaux de grande ampleur.
Héritière de cette période, l'U.S.M. d'aujourd'hui est restée fortement attachée à cette valeur fondamentale, symbolisée par la commémoration du 3 Septembre 1944, au respect des droits de l'Homme et à l'esprit critique.
Ceci l'amène à prendre position contre toutes les formes d'asservissement existant dans le monde, à lutter contre le racisme, l'apartheid, le sionisme, les discriminations sociales ou fondées sur l'appartenance à un sexe, contre l'exploitation des enfants et, bien entendu, contre la sujétion des salariés au sein de la société ou dans l'entreprise.
L'U.S.M. agit pour mettre les lois et règlements en conformité avec la Constitution qui, depuis 1962, a inscrit le droit de grève et le droit à l'activité syndicale parmi les droits et libertés fondamentaux du pays.
Indépendance :
L'Union des Syndicats de Monaco agit en toute indépendance à l'égard du patronat, du gouvernement, des partis politiques, des Eglises, des groupes philosophiques ou autres organisations extérieures.
Cette indépendance n'implique pas, cependant, la neutralité. Au contraire, elle garantit à l'U.S.M. sa capacité d'action et d'expression dans le cadre du fédéralisme unitaire et solidaire.